lundi 20 septembre 2010

Démontage des tunnels

Nous remercions tous les vaillants travailleurs qui sont venus nous aider pour le démontage des tunnels en semaine ou dans le week-end : Patrick, Gilles, Jocelyne, Sébastien, Daniel, Loïc, Emilie, Aymeric, Clément et Antoine.

Quelques photos du chantier :

 Le débâchage des serres


Le démontage des fils de fer
 


Une petite pause bien méritée

Vous pouvez retrouver toutes les photos à cette adresse :

http://picasaweb.google.fr/109880976923516519654/DemontageDesTunnels1erePartie02?authkey=Gv1sRgCLPvnoWIq-jWpgE&feat=directlink

jeudi 16 septembre 2010

La certification Bio

Pourquoi avoir choisi d'être certifiés Bio malgré les contraintes ?

Etre certifié en bio, ce n'est pas un choix de facilité. Vu l'emplacement où nous sommes, la certification ne s'imposait pas. Beaucoup de maraîchers en vente directe ont une relation de confiance avec leurs clients et nous aurions pu cultiver "comme en bio", sans nous imposer le carcan de la certification.

Il est bien entendu interdit d'utiliser des pesticides de synthèse, désherbants et engrais chimiques, et cela fait partie des convictions de base qui nous ont poussé à choisir ce mode de culture. Si le bio s'arrêtait à ces simples principes, peut-être que d'avantage de producteurs "raisonnés" sauteraient le pas (quoi que... un peu de désherbant de temps en temps, ça rassure... ).

Seulement, en plus du coup de la certification, il faut savoir que l'on ne peut acheter que des semences bio (ou non traitées si elles ne sont pas disponibles en bio) qui sont beaucoup plus chères que les semences conventionnelles. Cela veut dire également que l'on ne peut pas récupérer les semences d'un papy non certifié, et donc, comble de l'histoire, que beaucoup de variétés anciennes ne sont pas utilisables en bio, car non disponibles.

Alors, pourquoi s'engager en bio ?

La certification est pour nous une véritable reconnaissance de notre engagement auprès de nos futurs clients. Aujourd'hui, l'agriculture "raisonnée" est très à la mode et les producteurs qui s'en revendiquent y cachent absolument tout et n'importe quoi, en allant des "presque bios" que nous respectons beaucoup, jusqu'à ceux qui considèrent qu'il raisonnent leurs produits, car "vu le prix que ça coûte, on ne va pas gaspiller, on met juste la bonne dose, on n'est pas bêtes quand même !" Alors, c'est vrai que l'on pourrait se contenter de la confiance de nos clients, mais c'est pour nous une garantie que l'on va pouvoir leur apporter, qui permettra également de justifier des prix un peu plus élevés qu'en conventionnel.

La deuxième raison est financière (certains diront "ils sont fourbes ces agriculteurs !"). Le fait d'être en bio, nous permet de bénéficier d'aides publiques supplémentaires (en plus des aides à l'installation), c'est-à-dire d'accéder à un barème de subventions un peu supérieur et à des déductions d'impôts. Mais ne vous inquiétez pas, on est très loin des aides PAC des céréaliers !


Le choix du certificateur et la dérogation de réduction du temps de conversion
 
La certification bio peut se faire auprès de plusieurs organismes certificateurs. Le principal certificateur est Ecocert. Nous avons estimé qu'il était plus intéressant de travailler avec Agrocert, et ce pour une raison toute simple : le prix de la cotisation de la première année.

Sur une année normale, les tarifs sont à peu près équivalents (et même légèrement inférieurs chez Ecocert). Cependant, comme pour tout un tas d'autres formalités que nous aborderons plus tard, le timing de notre installation tombe très mal.

Afin de pouvoir être certifié en agriculture biologique, il faut en général passer par deux ans de conversion. Sous certaines conditions, il est tout de même possible de bénéficier d'une dérogation pour être directement certifié en bio. Les terres que nous allons cultiver n'ont pas été travaillées depuis un certain nombre d'années et seuls quelques moutons y pâturent. Nous rentrons donc dans les conditions de dérogation.

Vue sur les parcelles encore en pâturage

Pour bénéficier de cette dérogation, nous devions nous engager avant d'effectuer la moindre opération sur les terres, et attendre le passage d'un contrôleur pour établir le constat. Nous nous sommes donc engagés à partir du mois de juillet. Chez Ecocert, la cotisation était à payer sur l'année entière, alors qu'Agrocert nous fait payer au prorata des mois d'engagement.


Comment se passe la certification ?

Nous avons d'abord reçu un devis, accompagné des papiers d'engagement, des textes règlementaires et d'un tableau de recensement des parcelles à convertir. A partir du moment où le certificateur reçoit notre engagement, le contrôleur doit passer dans un délai de un mois. Dans le cas contraire, il est possible de commencer à travailler les parcelles, en laissant une bande enherbée et en prenant des photos faisant preuve.
Nous avons ensuite reçu notre certificat d'engagement et nous avons dû notifier notre activité auprès de l'Agence Bio. 

Au début du mois d'août, la contrôleuse est passée pour réaliser la première visite et a émis un avis favorable concernant notre demande de dérogation. Notre demande est ensuite passée en commission, et nous attendons toujours la réponse...



Merci à ceux qui ont eu le courage lire ce message jusqu'au bout... en espérant qu'il aura été plus instructif qu'ennuyeux. Pour améliorer la qualité de ce blog, n'hésitez pas à nous envoyer vos conseils ou vos critiques. Nous avons encore de nombreux sujets à aborder, d'autres photos sont à venir, mais vous aurez compris, le temps nous manque...

mercredi 1 septembre 2010

Les étapes de l'installation (suite)

Avril à juin : l'achat des tunnels

Comme vous avez déjà pu le lire, nous avons déjà réalisé notre premier investissement, à savoir l'acquisition de cinq tunnels froids que nous diviserons en deux, afin d'en faire dix. Ce sont des tunnels de marque Richel de 9 m 30 de large et presque 4 m de haut (au dessus de 4 m, il nous aurait fallu un permis de construire). Sur les cinq serres, deux d'entre elles ont des ouvrants latéraux à ouverture automatique, et les trois autres sont sans ouvrants.

Nous avons profité d'une liquidation judiciaire chez un maraîcher de la commune voisine pour pouvoir acquérir ce matériel de très bonne qualité et quasiment neuf, au prix de l'occasion. Cependant, l'histoire s'est révélée un peu abracadabrante :

Lors d'une liquidation judiciaire, le liquidateur doit d'abord publier un appel d'offres avec une date buttoir. Toutes les personnes intéressées déposent une offre ainsi qu'un chèque de caution. Au préalable, le lot est estimé (ici 20 000 €) et le liquidateur se fixe un seuil de réserve en dessous de ce prix, qui reste confidentiel. Si aucune des offres n'atteint ce seuil de réserve, le liquidateur recontacte tous les offrants pour faire monter les offres, et si malgré tout ce n'est pas suffisant, le lot part aux enchères. Dans ce dernier cas, le liquidateur prélève une commission sur la vente.

La procédure a été en réalité beaucoup plus sinueuse ! Entre l'offre que l'on n'a jamais retrouvée dans les journaux officiels, un sous-découpage des lots pour lesquels il fallait finalement acheter la totalité, des supposés offrants qui finalement n'existaient pas (ou comment faire monter les enchères...), un mystérieux offrant qui est apparu au dernier moment, avec une offre supérieure à la notre, mais pour la moitié du lot (prix du neuf !), un juge qui devait trancher entre les deux, et qui au final n'avait reçu que notre offre... et la secrétaire avec qui l'on était en relation qui au dernier moment ne travaille plus au cabinet du liquidateur ! Une véritable histoire de fous !

Mais au final, nous sommes bien propriétaires des serres. Au départ, nous étions sensés avoir un délai de trois semaines pour les démonter, mais, tout compte fait, nous n'avons aucun délai... mis à part le démarrage de notre activité ! Heureusement, car il y a de quoi faire...


Fin juin : le stage 21 heures

C'est la seule étape de formation obligatoire dans le Plan de Professionnalisation Personnalisé. Il s'agit de 3 jours d'échanges avec des intervenants de la profession, mais aussi avec d'autres jeunes en cours d'installation. 

Ces trois journées de formation sont animées par un viticulteur du Médoc depuis une vingtaine d'années. La plupart des participants sont souvent de futurs viticulteurs (et oui, c'est la région !). Cependant, au cours de cette cession, nous étions nombreux à nous installer en maraîchage.

Nous avons fait le tour de la situation de chacun, discuté des différents problèmes que l'on risquait de rencontrer (conflits de voisinage, de famille, répartition des taches, accès au foncier, commercialisation,...). Nous avons refait le point sur les démarches d'installation et sur les aides auxquelles nous avions droit. Plusieurs représentants de la MSA sont venus pour dédiaboliser leur institution et nous expliquer nos droits et nos devoirs. Nous avons également pu rencontrer des jeunes et moins jeunes installés, parler des difficultés rencontrées lors de l'installation, et des différences qui existent entre ce que l'on nous présente à la chambre d'agriculture et la réalité de l'installation.

Cela a surtout été l'occasion de rencontrer de futurs collègues et de discuter de la diversité des situations des uns et des autres. Trois jours assez sympathiques au final.

Juillet : le diagnostic Jeune Agriculteur

Avant la réalisation du dossier d'installation, il est possible de réaliser un diagnostic de projet auprès de l'ADAR (Association de Développement Agricole et Rural) afin de faire le tour de tout ce qu'il faut prendre en compte pour mener à bien le projet.

Nous n'avons pas réalisé un véritable diagnostic, faute de temps, mais cela nous a permis d'éclaircir certains points pour lesquels nous ne trouvions pas de réponse, et de soulever d'autres questions, auxquelles nous n'avions pas forcément pensé. Nous avons entre autre abordé : le statut de la société à créer, l'apport de capital, le financement du projet, les frais de création de la société, les questions de foncier (bail, loyer, dates à respecter, état des lieux), et les obligations comptables.

Juillet : les analyses de sol

Afin de mieux connaître les terres que nous allons cultiver et de raisonner la fertilisation à apporter, il est indispensable de réaliser des analyses de sol (qui plus est pour des agronomes), car nos légumes pousseront bien dans la terre, et pas dans de la laine de roche. Vive le Bio !

Pour des raisons de coût (plus de 100  € l'analyse !), et malgré l'hétérogénéité de nos parcelles, nous n'avons réalisé que deux analyses. Au préalable, nous avions effectué de nombreux prélèvement, sur toutes les parcelles afin d'avoir une idée de la diversité de nos sols, d'effectuer une première analyse visuelle de leur état, et de décider des parcelles à analyser prioritairement. Nous avons eu confirmation que les sols étaient très sableux et nous avons pu voir que certains sols étaient très appauvris en matière organique (l'une des parcelles ressemblait plus à un bac à sable enherbé qu'à un sol maraîcher).

Qu'a-t-on mesuré dans les analyses faites en laboratoire ?

Le pH, le taux de matière organique, de calcaire, phosphore, potassium, magnésium, calcium, sodium, la capacité d'échange cationique (capacité du sol à fixer les éléments nutritifs), le taux d'oligo-éléments (Cuivre, zinc, manganèse, fer), la granulométrie (pourcentage d'argile, limon et sable).
En conclusion, et nous nous en doutions, il va falloir apporter de très GROS volumes de fumiers et autres amendements.


A suivre : la certification Bio (avec photos des parcelles), la réalisation du Plan de Développement Economique, le baptême de labour (avec photo), l'approvisionnement en fumier, la prise en main du matériel... et le démontage des serres (toujours ouvert aux bonnes volontés).